Fin des retraits de points pour petits excès de vitesse en 2024 : une décision qui divise

Les petits dépassements : les excès de vitesse les plus courants

Saviez-vous que les petits excès de vitesse constituaient 58% des 12,5 millions de contraventions envoyées en 2020 à la suite de contrôles radar, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur ? Jusqu’à présent, ces infractions étaient traitées au même titre que tout excès de vitesse inférieur à 20 km/h, entraînant une amende de 135 € et le retrait d’un point sur le permis de conduire.

Ce traitement sévère a souvent été source de frustration pour de nombreux conducteurs, en particulier les « gros rouleurs » qui, en raison de leur fréquence élevée sur les routes, risquent davantage de commettre ces petites infractions.

La nouvelle mesure, qui distingue désormais les petits excès de vitesse des infractions plus graves, favorise une approche plus nuancée et réaliste face aux comportements des conducteurs. Attention, si le retrait de point est désormais de l’histoire ancienne, l’amende doit toujours être payée !

Des réactions partagées entre automobilistes et experts

La décision de mettre fin au retrait de points pour les petits excès de vitesse a généré un large éventail de réactions parmi les automobilistes et les experts en sécurité routière. D’un côté, de nombreux conducteurs sont soulagés par l’arrivée de cette mesure. Par exemple, Sandy, une résidente de Marseille, trouve que ce changement va corriger des situations absurdes, comme celle d’être lourdement pénalisé en roulant à 32 km/h dans une zone limitée à 30 km/h.

Sur ce point, les partisans de la réforme rappellent la nature souvent accidentelle de ces infractions. En effet, la vitesse d’un véhicule fluctue légèrement lors de la conduite, et il n’est pas toujours possible de maintenir une vitesse qui corresponde parfaitement avec la limite. Une voiture peut alterner entre 78 et 82 km/h sur une route limitée à 80, sans que le conducteur ne souhaite activement se moquer du panneau.

En revanche, des professionnels de la sécurité routière comme Akim Benhamel ont exprimé des préoccupations quant à cette réforme. Benhamel a souligné l’importance de prendre en compte que, même si la perte de points est supprimée pour ces petits excès, le radar enregistre généralement une vitesse supérieure à celle réellement conduite, en intégrant une marge d’erreur.

Selon lui, l’allègement de la sanction pour les petits dépassements de vitesse pourrait mener à une augmentation de la vitesse moyenne et, par conséquent, à des accidents plus graves. Il craint que les conducteurs se sentent libres de rouler légèrement plus vite et de baisser leur niveau de prudence.

Les limitations de vitesse doivent être prises au sérieux pour assurer la sécurité de tous les usagers sur la route. Réduire les sanctions risquerait malheureusement d’aggraver la fréquence des comportements dangereux.

Dans tous les cas, la mesure n’a pas encore pu montrer ses effets. Toutes ces réflexions ne sont donc que théoriques et il faudra voir les effets sur les conducteurs après quelques mois ou années de service. Il n’est donc pas impossible que cette réforme soit modifiée voire retirée dans l’avenir, en fonction des résultats.