La valeur de la revalorisation
Historiquement, l’Agirc-Arrco joue un rôle central dans le système de retraite français, en versant chaque année plus de 87 milliards d’euros à environ 13 millions de retraités. Cette part complémentaire varie considérablement, représentant entre 20% et 60% de la pension totale selon les catégories de salariés, de plus précaires à certains cadres. L’accord de revalorisation prévu pour 2024 est le fruit de négociations engagées entre les partenaires sociaux et le Medef en septembre 2023, dans le sillage de la réforme du régime général des retraites qui a reporté l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans.
La revalorisation des pensions complémentaires, effective depuis le 1er novembre 2023, s’élève à 4,9%, indexée sur l’inflation. Cette augmentation, ainsi que les mesures à venir en 2024, sont censées faire face aux défis économiques actuels en maintenant le pouvoir d’achat des retraités.
Pour 2024, la valeur d’achat d’un point sera de 19,6321 € et la valeur de service du point, utilisée dans le calcul des pensions, sera de 1,4159 €.
Une augmentation spécifique pour les petites retraites
En 2024, une augmentation substantielle des petites retraites complémentaires est prévue, destinée spécifiquement aux retraités les plus modestes affiliés à l’Agirc-Arrco. Cette mesure va soutenir financièrement près de 1,7 million de bénéficiaires.
Les retraités éligibles pourraient voir leur pension complémentaire augmenter jusqu’à 100 €, un coup de pouce bienvenu face à l’inflation. Pour être éligible à cette revalorisation, les retraités doivent répondre à des critères spécifiques, notamment en termes de ressources. L’un des critères clés est que le montant total de la retraite perçue ne doit pas excéder 85% du SMIC, soit environ 1 200 € en 2023. Cette condition garantit que la revalorisation bénéficie à ceux qui en ont le plus besoin.
Débats et enjeux autour du financement des retraites
La réforme des retraites complémentaires Agirc-Arrco de 2024 a été associée à de vifs débats, notamment sur la gestion des réserves financières de la pension complémentaire et sur la volonté du gouvernement de ponctionner dans les réserves de l’Agirc-Arrco.
Cette proposition de l’exécutif consistait à prélever entre 1 et 3 milliards d’euros chaque année sur les réserves du régime d’ici 2030, pour participer au relèvement du minimum contributif des petites pensions. Cependant, les partenaires sociaux y ont vu un « détournement de fonds » et ont rappelé l’importance de préserver l’autonomie et la santé financière de l’Agirc-Arrco.
Face à cette opposition, l’exécutif a tempéré sa position. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et le ministre du Budget, Thomas Cazenave, ont indiqué que l’exécutif n’entendait pas imposer de ponction sur l’Agirc-Arrco à court terme. Cependant, le gouvernement attend en retour un engagement des partenaires sociaux pour contribuer au financement des petites retraites.
Dans ce contexte, un groupe de travail a été prévu pour définir des mesures de solidarité en faveur des allocataires du régime de retraite complémentaire. L’objectif est d’explorer des solutions pour soutenir les petites retraites, tout en préservant les réserves financières de l’Agirc-Arrco. Ce groupe de travail devra trouver un équilibre entre les besoins immédiats des retraités et la viabilité à long terme du régime.
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