Peut-on cumuler l’AAH et la prime de Noël ?
Cette question suscite régulièrement des débats et des controverses. En fin d’année, la question du pouvoir d’achat est cruciale pour de nombreux Français qui souhaitent célébrer les fêtes dans les meilleures conditions. Voici tous les détails qui permettent de comprendre pourquoi il n’est pas possible de cumuler ces deux aides.
Les raisons de ce refus
La prime de Noël, mise en place par la Caisse d’allocations familiales (CAF) depuis 1998, est une aide précieuse pour les personnes aux revenus modestes. Cette aide, non soumise à l’impôt sur le revenu, est destinée aux bénéficiaires de certains minimas sociaux tels que le Revenu de solidarité active (RSA) et l’allocation de solidarité spécifique (ASS).
Parallèlement, l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) est une aide financière qui garantit un revenu minimum aux adultes ayant un handicap significatif. À ce jour, elle concerne environ 1,2 million de personnes, dont 270 000 couples, et son montant s’élève à 971,37 € par mois, avec une revalorisation prévue en avril 2024 qui la fera dépasser la barre des 1 000 €.
La question de l’éligibilité à la Prime de Noël pour les bénéficiaires de l’AAH est régulièrement soulevée. Malgré des revendications persistantes et des pétitions, notamment celle signée par 22 000 personnes en 2021 adressée à Emmanuel Macron et à Sophie Cluzel, les allocataires de l’AAH restent exclus de cette aide.
La raison principale invoquée par les pouvoirs publics est le montant de l’AAH, jugé trop élevé par rapport aux seuils de revenus requis pour toucher la prime de Noël.
Comment bénéficier de la prime de Noël ?
En 2023, les groupes principaux éligibles à la Prime de Noël sont :
- Les allocataires indemnisés par le RSA
- Les bénéficiaires de la Prime Forfaitaire pour Reprise d’Activité
- Les citoyens concernés par l’Allocation Équivalent Retraite (AER)
- Les demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS)
Le processus de versement de la prime de Noël est automatisé, sans nécessité d’une démarche particulière de la part des bénéficiaires. Elle est généralement versée à la mi-décembre par la CAF, la MSA, et parfois par Pôle emploi pour certains cas spécifiques.
Il est important de noter que, compte tenu des délais interbancaires, le montant de la prime peut mettre entre trois et cinq jours ouvrés pour apparaître sur le compte bancaire du bénéficiaire.
L’AAH est-elle vraiment suffisante ?
La hausse annoncée de l’AAH à 1 016 € par mois en avril 2024, bien que représentant une augmentation bienvenue, soulève des questions importantes sur les conditions de vie des personnes en situation de handicap. En effet, le montant final ne suffira pas à couvrir le seuil de pauvreté fixé à 1 102 € pour une personne seule.
Les bénéficiaires de l’AAH restent donc dans une situation économique précaire. Dans ce contexte, la prime de Noël pourrait être une source de soutien supplémentaire, mais n’est malheureusement pas disponible. Cette exclusion est paradoxale, étant donné que les bénéficiaires de l’AAH vivent dans des conditions économiques similaires à celles des groupes ciblés par la prime de Noël.
À ce sujet, le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) a souligné cette problématique en votant en faveur d’une mesure pour aligner l’AAH sur le seuil de pauvreté, une proposition qui n’a pas encore été mise en œuvre.
Récemment, cette aide a bénéficié de la déconjugalisation, ce qui signifie que les revenus du conjoint n’affectent plus les droits du bénéficiaire. Peu-à-peu, l’autonomie des personnes handicapées se développe, même s’il reste encore du chemin à parcourir.
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